Une lecture précise du petit traité intitulé περί τύχης (De fortuna) nous interdit de l’interpréter
comme une oeuvre d’inspiration stoïcienne dans laquelle Plutarque procéderait à une critique
de la doctrine péripatéticienne du bonheur en tenant compte de plusieurs sources (Ariston de
Chios, Zénon, Chrysippe, Sphairos, Posidonius). En réalité, la question posée par le philosophe
de Chéronée dans ce texte ne se rapporte pas au bonheur, comme cela a été interprété
jusqu’à présent, mais concerne la défense de la liberté humaine et notamment de l’autonomie
intellectuelle et morale de l’homme contre le déterminisme du Portique, d’après lequel le hasard
régit tout.